Cet article est dédié à tous celles et ceux qui souhaitent comprendre pourquoi aujourd'hui, plus que jamais, c'est fondamental et nécessaire de s'intéresser à la culture des peuples premiers.
Rapprocher la culture et connaissance venantes du savoir ancestral andin avec le reste du monde pour trouver des réponses aux défis de la modernité, est l'un des engagements principaux qui nous prenons avec Meune.
CULTURE ET TRADITIONS ANDINES
Pour illustrer l’importance que nous accordons à l’utilisation du textile artisanal fait par les communautés autochtones en Argentine pour nos créations au sein Meune, il est important de parler de leur culture et traditions.
Je fais référence ici à l’ensemble des communautés autochtones d’Argentine et de la région andine pour vous raconter quelques aspects de leur culture qu’elles partagent, car évidemment, les traditions de chaque communauté sont différentes.
Ces communautés ont des préoccupations universelles, dont la plus puissante est celle d'ordonner le chaos, les temps et les espaces cosmiques et réel : pour que les êtres humains puissent vivre en harmonie avec la nature et élever ses enfants dans un endroit sûr et à l’abri. Elles cherchent à vivre en équilibre avec la nature, comme leurs ancêtres. Elles se comprennent comme faisant partie de la nature et en aucun cas, ils ne se considèrent comme des « maîtres » de l’univers, comme le suggèrent certaines religions ou pratiques occidentales. Pour la vie de ces peuples, l’humain, le naturel et le spirituel se complètent harmonieusement, les amenant à trouver le « bien vivre ».
Ces peuples conçoivent le monde et la nature comme un espace, où animaux, plantes, esprits, rivières, humains et des forces positives et négatives de la Nature coexistent et dépendent les uns des autres de manière globale, c’est-à-dire holistique et systémique. Ils sont attachés à l'idée de défendre la vie, pas seulement leur vie, mais aussi celle des espèces, celle du plus infime être vivant qui puisse exister : parce que tous répondent à une même chaîne de vie, alors que dans les pays dits « développés », ils ont davantage une conception de développement déprédatrice, destructrice de la vie.
Dans la plupart des communautés, et notamment chez les Mapuches plus encore aujourd'hui, les femmes jouent un rôle majeur dans la préservation et la transmission de cette Nature, de l’histoire et de la culture ancestrale. Les femmes, tisserandes ou orfèvres, racontent à travers leur art leur histoire de résistances et le lien primordial avec la terre que leur peuple entretient. Gardiennes d’un savoir-faire ancestral, elles transmettent aux nouvelles générations non seulement leur savoir-faire textile ou en orfèvrerie, mais également leur connaissance poussée de l’environnement naturel qui fournit les matières premières nécessaires aux créations : la laine, les fruits, les feuilles ainsi que les fleurs utilisées pour les teintures scellent une coopération féconde et sacrée avec « la Terre Mère ».
LE TEXTILE ANCESTRAL ANDIN
Leur textile est une structure créée dans le but d'abriter, de transporter du matériel et des éléments pour les rituels lors d'un voyage ; pour donner de la douceur au dos des mules et des chevaux, pour le sol des habitations et pour en faire des murs colorés et accueillants ; ainsi que pour habiller leurs chefs et leurs membres.
Écrit par Nahir, créatrice de Meune.
1 commentaire
ce texte et cette pratique sont très inspirant.e Je suis fille de tisserande de arrière grand-mère en fille. nous sommes un jeune peuple et avons vécus la déportation des acadiens pourchassé par les anglais dans l’Acadie (Bas Canada). Mais nous n’avons jamais cessé de tisser. Merci pour ce merveilleux texte